Un jeune Saigo Shiro
Peu d´artistes martiaux, passés et contemporains, peuvent se targuer de bénéficier d´une aura légendaire comparable à celle de Saigo Shiro. Alors que sa "carrière officielle" en tant que combattant est relativement courte (1882-1891), l´écho de ses exploits résonne encore plus de 90 ans après sa disparition et divise le monde du Budo.
Saigo, né Shida, voit le jour en 1866 en Aizu, un fief connu pour l´indéfectible fidélité qu´il voue à la maison Tokugawa. Saigo est âgé de deux ans à peine lorsque le clan tombe après une lutte désespérée face à la toute nouvelle armée impériale composée principalement par les forces combinées des grands clans du sud de l´Archipel.
La famille Shida, comme beaucoup d´autres, est contrainte temporairement à l´exil, le jeune Shiro ne revient sur ses terres qu´ après la mort de son père Teijiro vers 1872. La filiation réelle de Saigo est sujette à controverse. En effet, si officiellement son père biologique est Saigo Teijiro, Samourai du clan Aizu, il semble que Saigo Tanomo, un haut dignitaire du clan, soit en réalité son véritable géniteur et que le jeune Shiro soit le fruit d´un amour adultère. Il s´agit en tous cas de la thèse avançée par Takeda Tokimune pour expliquer les liens très étroits qui uniront, à une certaine période, Shida Shiro à Saigo Tanomo.
En sa qualité de haut dignitaire du clan Aizu, Saigo Tanomo a vécu de l´intérieur l´assaut mené par les troupes impériales sur le chateau Tsuruga. Peu avant la chute du chateau et la reddition du clan, Saigo Tanomo réussit à s´échapper avec une poignée d´hommes pour Sendai afin de rejoindre les derniers irréductibles demeurés fidèles à la cause des Tokugawa. Parmi ces hommes se trouve un combattant expérimenté et expert Sumotori, un certain Takeda Sokichi. Il doit, en revanche, abandonner sur place le reste de sa famille laquelle préfère se suicider plutôt que de se rendre aux forces impériales.
Le chateau Tsuruga après la fin des hostilités
A l´instar des ses compatriotes Aizuppo, longtemps catalogués comme ennemis impériaux, Saigo a du mal à se trouver une place dans la nouvelle société japonaise, d´autant plus que l´homme est ambitieux. Il rêve, en effet, de devenir général en dépit d´une éducation somme toute modeste et d´un caractère emporté très largement incompatible avec la fonction.
En 1882, il se rend à Tokyo pour réaliser son projet. Une fois dans la capitale, il réalise très vite que son entreprise est vouée à l´échec et est contraint d´accepter des emplois peu qualifiés pour pouvoir survivre. La fortune commence à lui sourire lorsqu´il rencontre un certain Kano Jigoro au Dojo de Inoue Keitaro, un enseignant de Tenjin shin´yo ryu. Même si cette version des faits est contestée par Kano en personne, il semble que les étonnantes capacités martiales de Saigo ont su susciter un très vif intérêt chez Kano. Ce dernier n´est pas un simple pratiquant de Ju-jutsu, il ambitionne de réformer profondement les méthodes des Ju-jutsu anciens et de créer une nouvelle discipline à la fois moderne et efficace. Pour ce faire, il a besoin de s´entourer d´adeptes de valeur pour l´aider dans l´élaboration technique de son Judo. Saigo est ainsi choisit directement par Kano et devient uchi-deshi (élève à résidence) au Kodokan.
C´est à cette époque que nait véritablement la légende de Saigo Shiro, encore connu comme Shida Shiro. Shiro ne tarde pas à acquérir une réputation de combattant invincible. En effet, il remporte toute une série de combats mettant aux prises le Kodokan Judo aux diverses factions du ju-jutsu ancien qui se sont unies pour détruire l´école de Kano Jigoro au cours de Dojo Yaburi. La liste des "victimes" de Saigo depuis son entrée au Kodokan jusqu´à son départ précipité en 1891 est prestigieuse et force l´admiration. Tour à tour, Yokoyama Sakujiro le démon de l´école Tenjin Shin´yo et Okuda Matsugoro subissent les foudres de Saigo et sont très nettement vaincus en dépit d´une supériorité physique indéniable. En 1886, au cours d´un tournoi célèbre, Saigo et son imparable technique entrent définitivement dans la légende: un autre démon du Ju-jutsu, Kochi Entaro de l´école Totsuka-ha Yoshin, le plus redoutable combattant de l´époque et largement favori, est terrassé par le Yama-arashi de Saigo. Le Kodokan a définitivement gagné sa place dans le monde des arts martiaux japonais et peut même prétendre à la première place.Le Judo devient à l´occasion la méthode suprème au détriment des Ju-jutsu anciens. La victoire du Kodokan est totale et les autres écoles de Ju-jutsu seront contraintes de jurer allégeance au Kodokan et à Kano afin de pouvoir survivre.
Pour beaucoup d´historiens, le rôle joué par Saigo a été déterminant, d´aucun avancent même que sans sa contribution, le Judo n´aurait pas su résister à long terme face aux attaques répétées et hostiles des combattants de Ju-jutsu. D´autres encore, reprochent à Kano d´avoir eu recours à des pratiquants expérimentés de Ju-jutsu (Yokoyama Sakujiro, Yamashita Yoshitsugu et.... Saigo Shiro) pour défendre la bannière du Kodokan contestant ainsi la validité des principes du Judo et la probité de son fondateur.
Le mystère entourant les rapports entre Shida Shiro et son futur père adoptif, Saigo Tanomo sont à l´origine des innombrables controverses mettant aux prises adeptes du Ju-jutsu et pratiquants de Judo. La principale polémique porte sur la nature, la durée et la qualité de la formation aux arts martiaux que Saigo Shiro aurait reçu en Aizu avec ou sans l´aide de Saigo Tanomo. Le Nishinkan, le Dojo du clan Aizu, était un grand centre d´entrainement ou de nombreux experts réputés à l´échelle du pays enseignaient. La réputation flatteuse des Samourai d´Aizu est due en grande partie à la qualité de l´enseignement dispensé au Nishinkan. Après la démantelement du clan Aizu, le célèbre Dojo a néanmoins pu être reconstruit et les experts ayant survécu au conflit ont pu reprendre leurs activités. Il était possible d´accéder au Nishikan à partir de l´âge de 9 ans, soit pour Saigo dès 1875 ce qui laisse potentiellement supposer 7 années d´apprentissage avant son départ pour Tokyo en 1882.
Le Dojo Nishinkan
Un autre enfant terrible du clan Aizu, Takeda Sokaku, aurait également bénéficié de la bienveillance de Saigo Tanomo. Selon ses dires,Sokaku aurait hérité de Saigo Tanomo les techniques secrètes du clan, l´Oshikiuchi, qui formeront la base technique du Daito-ryu Aikijujutsu, avec pour mission de préserver et de transmettre ces techniques en les divulgant au grand public. Etant donné la nature et l´étroitesse des relations entre Saigo Tanomo et Shida Shiro, officiellement adopté en 1884 au cours d´un bref retour en Aizu, beaucoup d´historiens ont conclut que Saigo Shiro avait vraisemblablement été formé aux techniques très efficaces de l´Oshikiuchi par son père et qu´il était déjà un combattant chevronné bien avant de défendre les couleurs du Kodokan pour le compte de Kano Jigoro. Cette hypothèse expliquerait également l´origine mystérieuse de la technique ultime de Saigo: Yama arashi. Cette dernière n´appartiendrait pas au corpus technique du Judo mais bien à celui de l´Oshikiuchi.
La simple évocation de Yama arashi déchaine souvent les passions et les fantasmes, un peu à l'image de la polémique qui caractérise les débats Judo/Ju-jutsu. Il n'existe malheureusement pas de vidéo connue ou préservée de Saigo Shiro en action ou en démonstration. Seuls ses proches partenaires d'entrainement, les Judoka de la première heure, peuvent réellement apporter un témoignage direct. Yokoyama Sakujiro, une autre légende du Judo, s´y est essayé dans son ouvrage intitulé sobrement Judo Kyohan publié en 1909 à Tokyo. La technique y est brièvement décrite sans pour autant réellement éclairer le lecteur sur sa véritable nature et est accompagnée de l´illustration ci après.
Yama arashi d´après l´ouvrage de Yokoyama
Il apparaît, d´après les différents témoignages, que Saigo profitait de sa petite taille et de sa vitesse d'exécution phénoménale pour effectuer Yama arashi. En tout état de cause, ce qui pouvait sembler au départ un sérieux désavantage physique s'est transformé en une technique imparable. Saigo "disparaissait" subitement sous le bras tout en placant simultanément sa hanche en dessous de celle de son adversaire, il effectuait dans le même temps un balayage de la jambe d'appui tout en tirant sur le bras saisi en direction du sol provoquant ainsi la chute de l'adversaire dans des conditions plutôt périlleuses.
Techniquement parlant, cette description peut renvoyer à certaines techniques fondamentales de projection du Judo telles Tai otoshi, O goshi et/ou Harai goshi, voire à une audacieuse combinaison des trois. On peut considérer que la petite taille de Saigo lui permettait d' attaquer directement la hanche de l'adversaire sans avoir à fléchir ou à abaisser son centre de gravité ce qui rendait l'exécution de Yama arashi d´autant plus imprévisible.
Pour Obata Toshishiro, Yama arashi serait une forme légèrement modifiée de Shiho nage suivie d´un balayage.
Yama arashi d´après la vision de Obata
On retrouve cependant dans le Daito-ryu Aikijujutsu une technique assez proche de la description de Yama arashi. Il s'agit de Koshi guruma, une technique recensée dans la section ikkajo du Hiden Mokuroku. Dans sa forme de base, le principe est d´entraver les bras de l´adversaire de façon à pouvoir "prendre son centre", un Tai sabaki permet ensuite de laisser "glisser" l´adversaire (et non pas de le charger) sur les hanches pour ensuite le projeter. Générer le déséquilibre (Kuzushi) à partir d´une saisie est une des caractéristiques du Daito-ryu Aikijujutsu. Le Kuzushi permet une exécution correcte de la technique. L´ukemi est également difficile à effectuer pour qui subit la technique car il ne contrôle plus, ni ses bras, ni l´espace autour de lui. Executée en vitesse, cette technique peut occasionner de sérieux dégats à qui la subit, l´adversaire étant incapable de ralentir et d´amortir sa chute.
Koshi guruma par Oleg Popov (Kitami 2013)
Se prononcer définitivement sur l´origine de Yama arashi reste délicat, chaque discipline, Judo comme Aikijujutsu pouvant légitimement en revendiquer la paternité. Quoi qu´il en soit et qu´elle qu´ait pu être la forme de cette technique, personne mieux que Saigo et, surtout, personne depuis Saigo, n´a été en mesure de la reproduire avec l´efficacité qui lui est prêtée.
Il est difficile, en revanche, de ne pas être frappé par les innombrables traits communs entre Saigo et Sokaku. En sus de leur appartenance au même clan, les 2 hommes étaient de petite taille, même pour l´époque, (environ 150 cm), de constitution plutôt menue (entre 50 et 55 Kg environ) et fameux pour leur agilité phénoménale. Leur caractère est également très proche, tous deux étaient connus pour leur propension à faire le coup de poing à la moindre provocation, leur humeur querelleuse, et pour leur formidable maîtrise des armes classiques. Seul leur rapport à l´alcool les différencie notablement, Saigo était un buveur invétéré tandis que Sokaku était, pour sa part, complètement astinent. Quant à leurs capacitès en matière martiale, elles ne font aucun doute et ont été très largement commentées tant de leur vivant qu´après leur disparition et n´ont pas besoin d´etre commentées ultérieurement.
Or, pour beaucoup d´experts et de chercheurs, Saigo Tanomo était un administrateur aux hautes responsabilités au service des Matsudaira (Daimyo de Aizu) un profil bien peu compatible avec celui d´un authentique maitre en arts martiaux. Il est effectivement probable que Saigo Tanomo n´ait pas été un expert en arts martiaux et qu´il n´ait été qu´un "simple haut fonctionnaire" mais il n´est pas interdit de penser qu´un Maitre dans l´entourage même de Saigo ait pu enseigner en son nom. Dans tous les cas, même si la nature véritable des relations entre les 3 hommes restera probablement à jamais un mystère, il est difficile de nier que, deux authentiques génies des arts martiaux japonais aux caractéristiques techniques proches, ont eu le même mentor à des périodes bien précises de leur vie.
Dans Tomei na Chikara, Sagawa Yukiyoshi révèle l´anecdote suivante:
Takeda Sensei séjournait chez nous alors que j´étais âgé de 15 ans (probablement aux alentours de 1917 ndt). A cette époque, un homme originaire de la ville de naissance de Takeda Sensei, Itabashi Rinzo vint lui rendre visite et, alors que nous étions tous les trois seulement, Sensei projeta Itabashi de différentes façons en utilisant le Taichi ai aiki nage (projection en utilisant l´aiki avec les deux mains depuis la station debout). Itabashi remarqua:" c´est différent de l´ancien style de Ju-jutsu que vous pratiquiez auparavant", ce à quoi Sensei répondit qu´il (ce Ju-jutsu ndt) l´avait appris auprès de Hoshina san. (nom adopté par Saigo Tanomo après la chute du clan ndt). [...] Quand il (Sokaku ndt) eut atteint la trentaine ou la quarantaine, il commenca à enseigner l´Aiki après avoir en avoir reçu l´enseignement de la part de Hoshina Chikanori.
[...] Takeda Sensei mentionna une fois que seules deux personnes, lui même inclus, avaient étudié avec Hoshina san et que l´autre personne était déjà décédée. Cette personne pourrait être Saigo Shigo (qui était en fait le fils adoptif de Hoshina) [...] On prétend que l´Aiki aurait été transmis à Takeda Sensei par Hoshina/Saigo Sensei bien que je crois que, en réalité, c´est Takeda Sensei qui l´a créé.
Comme nous pouvons le constater, la filiation entre Saigo Tanomo, Saigo Shiro et Takeda Sokaku est loin de faire l´unanimité même au sein de la communauté du Daito-ryu. Or, il existe une description assez précise sur la technique de Saigo lors de ses années au Kodokan. Elle nous est révélée par Arima Sumihito, l´un des tous premiers Judoka de l´histoire, auteur du premier livre sur le Judo et partenaire d´entrainement de Saigo.
"Son expertise était telle qu´à peine l´adversaire posait la main sur lui, il (l´adversaire ndt) semblait perdre tout contrôle sur son équilibre et sa force et il était projeté avec facilité. Expliquer comment il accomplissait ceci était très difficile même lorsque le voyait de nos propres yeux".
Le témoignage en question date de la première décennie du XXème siècle, probablement 1904 ou 1905 ce qui le rend d´autant plus précieux et plus troublant. Le lecteur attentif reconnaitra sans nul doute une description assez vraisemblable de l´Aiki tel qu´il a été popularisé par Takeda Sokaku, Ueshiba Morihei et Sagawa Yukiyoshi et ce bien avant qu´ils n´apparaissent dans le paysage martial de l´époque. Même si ce témoignage ne constitue pas une preuve absolue et irréfutable, il semble néanmoins fort probable que Saigo Shiro ait pu avoir accès à un enseignement supérieur par l´intermédiaire de son père adoptif. Il est, en revanche, impossible de se prononcer sur le degré d´expertise qu´il a pu atteindre.
Que Saigo ait été initié ou même pressenti pour faire perdurer la tradition martiale secrète du clan d´Aizu ne constitue pas le problème principal. Il s´agit même d´un problème d´importance secondaire surtout si on considère que son rôle factuel dans la sanctuarisation de l´insitution Kodokan relève infiniment plus de la fiction que de la stricte vérité.
En consultant les notes personnelles laissées par Kano à la postérité, on constate que Saigo Shiro n´a jamais participé en tant que combattant au fameux tournoi de 1886 (parfois 1888 selon les sources) et que la tenue meme de ces rencontres est sujette à caution. La rivalité supposée entre Judo et Ju-jutsu a été très largement sur évaluée par les historiens, peut être induits en erreur par les écrits de Kano. Il ne fait également guère de doutes que la nouvelle rédigée par Tomita Tsuneo: Sugata Sanshiro, et, censée être une biographie fiable de la vie de Saigo est à l´origine de cette légende. La nouvelle sera adaptée à l´écran par un génie du cinéma mondial, Kurosawa Akira. Auijourd´hui encore, des pratiquants font souvent la confusion entre les noms Saigo Shiro et Sugata Sanshiro et la trame du film passe malheureusement pour être une version authentique et crédible de l´histoire.
Cette image relativement nouvelle de Saigo décevra certainement ceux qui pensaient qu´il avait été une pièce maîtresse dans l'élaboration et l'ascension fulgurante du Kodokan au sein du paysage martial Nippon, or il conviendrait désormais de redimensionner sa figure légendaire tout comme il serait judicieux de le faire en ce qui concerne les résultats d'une rencontre dont l'authenticité est plus que douteuse.
Attendu que rien ne saurait être simple chez Saigo, les raisons de son départ précipité du Kodokan ont également fait l´objet de spéculations et de théories hasardeuses. L´une d´elles avance le conflit moral insoluble qui aurait torturé Saigo. Refusant de trancher entre l´Oshikiuchi et le Judo, Saigo se serait enfuit pour se consacrer au journalisme et au Kyudo dont il deviendra expert et surtout pour éviter d'avoir à choisir.
Las, la vérité se révèle moins noble pour Saigo qui n´a jamais totalement réussit à dompter son irrascible caractère. Après une énième bagarre de rue ayant également impliqué les forces de l´ordre, Kano est contraint d´expulser Saigo du Kodokan pour manquement grâve au réglement intérieur. Kano avait suffisament dénoncé les experts de Ju-jutsu qui s´adonnaient à des pratiques violentes au détriment de la population pour tolérer ce genre de comportements chez ses élèves fussent ils l´élite de la jeune discipline. On imagine aisément que la décision n´a pas du être prise de gaieté de coeur par Kano mais qu' elle était tout à fait inévitable et probablement justifiée.
La vie de Saigo après ses années au Kodokan est mal documentée. Certains chercheurs pensent qu´il est devenu journaliste, d´autres qu´il a été espion pour le compte de sociétés secrètes cherchant à se défaire du joug occidental pesant sur l´Asie. Etant donné le caractère bouillant de Saigo et son dangereux penchant pour la bouteille, cette hypothèse est peu crédible. Il a, en revanche, très bien pu devenir homme de main ou garde du corps de certaines personnalités importantes au sein de ces mêmes sociétés. Il décède en 1922 à 56 ans.
Saigo Shiro (deuxième à partir de la droite) en compagnie (en qualité de garde du corps?) de Sun Yat Sen
Saigo est un mystère à plus d´un titre et beaucoup de gens se sont accaparés son nom et son supposé héritage technique et essaient toujours de le perpétuer longtemps après sa mort. Il est malaisé d´affirmer ou d´infirmer avec certitude si Saigo a continué à enseigner après 1891 et, si c'est le cas , de préciser la nature exacte de ce qu´il a enseigné et qui furent ses élèves.
Au final, l´image de Saigo demeure floue, enveloppée de mystères et de mythes. La légende a très vite pris le dessus sur la réalité et il est consternant de constater que nombres d´inexactitudes le concernant auraient pu (du) être corrigées si un travail de recherche plus rigoureux avait été effectué.
Pour autant, il est probable que nous ne connaitrons jamais la version définitive de l´histoire de la vie de ce pratiquant hors norme dont la légende a malheureusement pris le pas sur la réalité objective rendant ainsi quasiment vaine toute tentative de redimensionnement du personnage dans des proportions plus raisonnables.